Et où on les empile tous ces prisonniers ?

Ah, elle se démène Madame Dati, pour faire tout ce qui était prévu dans le programme de M. Sarkozy. Ah ça, c’est un brave petit soldat, comme elle a donc du courage, comme elle ne ménage pas sa peine !  Le problème c’est qu’avec ce programme particulièrement répressif on pourrait, selon le Monde du 4 juin, multiplier par 5 le nombre de mineurs détenus… Alors ma question c’est : où est-ce qu’on les empile, ces jeunes-là ? Parce que même avec des lits superposés, les prisons, c’est pas extensible !
Je parie qu’il n’y avait pas pensé le Président, d’ailleurs il ne doit pas savoir comment c’est une prison, à l’intérieur. Lui, il ne connaît que l’extérieur de toutes ces choses terre à terre, jamais l’intérieur, à part l’intérieur de l’Elysée, celui du fort de Brégançon, celui du Fouquet’s, celui de son ancien Duplex de plus de 200 m2 sur l’île de la Jatte etc… !
Il devrait peut-être visiter les geôles de la prison de La Santé ou de Bonne Nouvelle (des noms prédestinés), à Rouen, pour imaginer ce que cela doit être de vivre en prison ! Ah, cette merveilleuse camaraderie – parfois, d’ailleurs, on viole même son compagnon de cellule pour lui montrer combien on voudrait être proche de lui - , cette intimité de chaque instant, surtout pour les gestes simples du quotidien, cette attention permanente à l’autre dans cet espace si réduit que l’on entend le moindre pet étouffé par les couvertures. Evidemment, avec de telles conditions de vie pendant 1, 2, 3, 4, 5 ou 10 ou 20 ans, lorsque l’on sort, et que l’on est peu ou pas accompagné, on doit avoir un peu de mal à s’insérer dans la vraie vie. Il paraît d’ailleurs, que certains, à peine sortis de la prison,  y retournent, c’est  dire qu’on doit y être bien, en prison !

Comments

[gballand]

C'est vrai que là, on est mal parti, parce que les écoles, on les ferme et les prisons, on n'en ouvre même pas !

[leunamme]

c'est Victor Hugo qui disait : Quand vous ouvrait une école, vous fermez une prison.

[gballand]

Dommage pourtant qu'il n'y ait pas d'accompagnement, car sans accompagnement, pas de réinsertion, et sans réinsertion, la société risque d'en ressortir plus malade qu'elle n'est...
Quand on pense qu'il a fallu que des hommes politiques - ou des hommes influents - eux-mêmes se retrouvent en prison pour attirer l'attention des hommes politiques sur la prison, on voit tout à coup la valeur de l'homme de la rue pour un homme politique !

[leunamme]

comment on empile les gens dans les prisons. Dedans on s'en fout ce qui compte c'est qu'ils ne soit plus dehors. Tout ça, c'est de l'affichage, ce n'est pas une politique. Quand on parle d'ordre, il faudrait savoir qu'il s'agit juste de maintenir les choses en l'état.