Pourquoi les pourcentages de réussite au Baccalauréat sont élevés ?

« L'objectif de " 80 % d'une génération au niveau du bac ", fixé en 1985 par Jean-Pierre Chevènement alors ministre de l'éducation nationale, et consacré par les deux lois d'orientation de 1989 (loi Jospin) et de 2005 (loi Fillon), est encore loin d'être atteint aujourd'hui : 64,2 % de la classe d'âge concernée l'a obtenu lors de la session 2006 selon les résultats définitifs communiqués en mai par l'éducation nationale, incluant les départements d'outre-mer. Mais par contre, l’année dernière, 82 ,6 % des élèves ont obtenu leur bac… » (le Monde du 7/06)
Devons-nous nous réjouir de ces résultats ? Est-ce parce que les élèves sont plus intelligents et que leur niveau est beaucoup plus élevé qu’auparavant ? Est-ce parce que les professeurs sont bien mieux formés et plus performants ? Est-ce parce que les épreuves sont plus faciles ? Est-ce parce que les programmes sont plus simples ?
Non, les épreuves ne sont pas plus faciles ; non, les élèves ne sont ni plus intelligents ni plus cultivés que par le passé ; non, les professeurs ne sont pas meilleurs non plus ;  par contre, les consignes de correction sont de plus en plus clémentes, et si on ajoute ensuite des harmonisations harmonieuses… on obtient de très bons résultats aux bacs…
Je donne l’exemple d’un professeur de français qui disait qu’avec les consignes de correction qui lui avaient été données l’année dernière, il était difficile pour un élève d’obtenir moins de 10/20 !  Voilà donc ce qui explique ces pourcentages qui parfois crèvent le plafond et qu’on a du mal à expliquer, parce que l’institution scolaire ne va pas mieux, loin de là !!!
Peut-être que même cette année, le cru sera encore meilleur. Pourquoi pas 85 % de réussite ? L’effet Sarkozy… et la culture de la réussite…