Le bicamérisme est-il indispensable ?
De nombreux pays européens ne fonctionnent qu’avec une seule assemblée ( le Portugal, la Suède, le Danemark…). En France, d’ailleurs, nous n’avons pas toujours eu deux assemblées. Les premiers régimes constitutionnels ( 1791, 1793, 1848…) n’en comportaient qu’une, qui incarnait à elle seule la souveraineté.
Il est certain que le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales – est-ce indispensable aujourd’hui ? - mais son fameux rôle de modération et de réflexion peut être aussi interprétée comme un empêcheur d’avancées politiques et sociales. Souvenons-nous que c’est ce même sénat qui avait, à plusieurs reprises, refusé que le droit de vote s’applique aux femmes en 1932 et 1936 alors que les députés y étaient eux favorables !
Si l’on calcule en terme de coût, ce qui est impensable pour certains, on voit que la France – qui essaie de réduire son déficit public sur le dos des fonctionnaires – aurait tout à gagner de la disparition de ces sénateurs, poussifs et attachés à leur siège, élus pour 6 ans.
Il est utile de rappeler que nous avons 331 sénateurs, élus pour 6 ans et que le Sénat ressemble à s’y méprendre à une « maison de retraite » pour les fins de carrière politique des « éléphants » de droite… Il est intéressant de signaler que 48,8 % des sénateurs - les « forces vives de la nation » - ont entre 51 et 60 ans, 26 % ont entre 61 ans et 70 ans et 8,7 % ont entre 71 ans et 80 ans !
Ajoutons, pour fixer les choses, que les sénateurs ont une indemnité brute mensuelle de 5400, 32 euros et une indemnité de fonction de 1390,58 euros, sans oublier les 6110,77 euros nets de représentations de frais de mandat, les 7000 euros (approximatifs) mensuels afférents aux rémunérations des 3 assistants auxquels les sénateurs ont droit et les facilités de transport… Quant à la pension brute moyenne d’un sénateur, elle est de 3294, 71 euros,
( http://www.senat.fr/role/statut.html). Maintenant faites les comptes !
Mais il ne faut pas être politiquement incorrect ! Le « changement » ne s’opère jamais en touchant à quoi que ce soit – rémunérations ou nombres – de ceux qui nous représentent à la tête de l’Etat ! Evidemment, ils votent eux-mêmes ce qu’ils s’imposent, il faudrait qu’ils soient masochistes pour s’imposer des restrictions !
C’est comme si l’on demandait à M. Sarkozy de réduire son budget de fonctionnement de l’Elysée alors qu’il contribue, à peine en fonction, à son augmentation avec un personnel de maison plus pléthorique que sous Chirac, et des améliorations de l’habitat à Brégançon et ailleurs, qui rendraient vert le plus ouvert des contribuables…