Le capitalisme, jusqu’à ce que mort s'en suive ?
Frédéric Lemaître, dans son article « La finance comme si de rien n’était »* dit : « A Paris, l’Autorité des marchés financiers voit de nouveau les banques lui demander d’agréer des produits financiers hautement complexes (on les appellera toxiques dans un second temps.) »
L'horreur n’est-elle pas dévoilée dans cette seule phrase ? Le capitalisme ne fera jamais pénitence et enfoncera le clou toujours plus profond, dussions-nous en mourir ! Aucune "moralisation", jamais, ne poura être mise en place.
Si un autre monde était possible, il se situerait plutôt du côté des « Décroissants » . Dans son entretien avec le journal Libération, dont le titre est « Décoloniser notre imaginaire de consommateur », Paul Ariès nous dit :
« La crise peut être l’occasion de démentir tous ceux qui rêvent d’une société d’abondance. Elle peut être l’occasion pour la gauche de rattraper son retard théorique. La gauche mondiale est en effet dans une impasse politique car elle campe encore dans l’idée qu’il faudrait faire croître le gâteau (PIB) avant de pouvoir le partager plus équitablement. Les objecteurs de croissance pensent, au contraire, que puisqu’il n’est plus possible de faire croître le gâteau, la question du partage des ressources, sans cesse repoussée, devient plus que jamais incontournable. (…) La première des décroissances que nous voulons est celle des inégalités sociales car c’est la condition première pour que les autres décroissances puissent être acceptables. Pas seulement par souci de justice sociale mais pour casser la logique actuelle d’imitation des modes de vie des classes aisées par les classes moyennes, car ce mode de vie petit-bourgeois n’est tout simplement pas généralisable.(…) »
* extrait d’un article du Monde de dimanche-lundi