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A tort ou à raison
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25 novembre 2009

L’école : une marchandise ?

Hier, grève dans l’Education Nationale : 16 000 suppressions de postes l’année prochaine, sans parler de la réforme de la formation des professeurs, de la réforme des lycées etc. Il n’est pas inutile de lire cet extrait de contribution de Nico Hirtt lors du Forum Mondial pour l’Education à Porto Alegre en 2001 pour nous remettre les idées en place et comprendre ce que le gouvernement de M. Sarkozy trame :

« L’évolution actuelle des systèmes d’enseignement se réalise au détriment de l’accès aux savoirs et aux savoir-faire qui permettent de comprendre le monde, qui permettent donc aussi d’y agir. Ce sont précisément les plus exploités que l’on prive ainsi des armes intellectuelles dont ils auraient besoin pour lutter en vue de leur émancipation collective.
Cette École de la production sera, plus encore qu’aujourd’hui, une instance de reproduction sociale. Au nom - comble de l’hypocrisie ! - de la lutte contre l’échec, on divise, on sélectionne et on abaisse le niveau des exigences des uns (ceux qui constitueront la masse de main d’œuvre peu qualifiée requise par la « nouvelle » économie), tout en incitant les autres à chercher chez des « offreurs d’éducation plus innovants », les savoirs qui feront d’eux les fers de lance de la compétition internationale. La déréglementation des programmes et des structures, l’explosion des formes diverses d’enseignement payant, tout cela constitue le terreau sur lequel les inégalités de classes se transformeront, avec encore plus d’efficacité qu’aujourd’hui, en inégalités d’accès aux savoirs.
Quant à l’ école publique, elle n’ aura plus, selon le propre aveu de l’ OCDE (l’organisation de coopération et de développement économique)
, qu’ à « assurer l’ accès à l’ apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable et dont l’ exclusion de la société en général s’accentuera à mesure que d’ autres vont continuer de progresser »* ».
* l’Observateur de l’OCDE*, n°193 avril-mai 1995 1/04/95

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Commentaires
I
Vous trouverez une contribution collective au débat sur l'école avec le lien clicable ci-dessous<br /> <br /> <br /> Inévitablement (après l’école), Julie Roux, enseignante, chômeur, philosophe et chauffeur-livreur<br /> <br /> <br /> Les banalités de la "défense du savoir désintéressé" n’ont pas été remisées au musée. Or l’école produit du capital humain et ses professeurs le produisent en l’évaluant. Et l’évaluation reste pour l’essentiel non critiquée.<br /> <br /> Paru en 2007 aux éditions La fabrique, Inévitablement (après l’école), de Julie Roux, enseignante, chômeur, philosophe et chauffeur-livreur, aborde quelques questions restées impensées par ce lent conflit :<br /> <br /> 1. L’enseignant et sa lutte <br /> 2. « Notre métier : évaluer » <br /> 3. Le savoir et ses « contenus » <br /> 4. La transparence des acquis <br /> 5. Toujours plus <br /> 6. Abolition de l’enfance <br /> Pour finir<br /> <br /> ci-bas le texte intégral :
G
J'avais oublié ce détail qui n'en est pas un : Luc Chatel ancien secrétaire chargé de la communication ! Sans oublier que ce cher homme a ses enfants dans le privé, pourtant il habite dans le seizième. SI on ne peut plus faire confiance aux écoles publiques du seizième arrondissement, mais où va-t-on ? Sans doute trop de violence ! Mais bientôt il y aura des caméras dans les établissements - M. S. l'a dit hier - et il pourra les remettre dans le public.
L
Tout à fait d'accord avec Jean-Philippe: il faut que les écoles situées en zones touristiques ouvrent le dimanche et que la TVA soit rétablie à 19.6 dans les établissements scolaires.
J
Si l'ancien secrétaire d'état chargé de la consommation et du tourisme a été nommé ministre de l'Education Nationale , c'est probablement qu'il considère les savoirs comme un produit à vendre et les élèves comme des consommateurs de passage qu'on peut flouer.
A tort ou à raison
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