Chasse-t-on les bons fraudeurs ?
« Malades, chômeurs, familles, précaires… fraudent peu (moins de 1 % des prestations versées) et renoncent même souvent à faire valoir leurs droits. Lors de l’examen de la loi de financement de la Sécurité sociale, un député UMP a pourtant fait adopter un amendement à l’unanimité des présents (39 seulement, il est vrai) instaurant l’échange automatique des données sur les prestations versées entre l’ensemble des organismes sociaux et le recoupement avec les données du fisc. Curieusement, la démarche épargne la fraude sociale patronale – le non-paiement des cotisations sociales – qui , selon la cour des comptes, a doublé en huit ans pour atteindre 20 à 25 milliards d’euros par an. Soit deux fois le déficit annuel de la Sécurité sociale. Quant- à la fraude fiscale de 60 à 80 milliards d’euros de recettes perdues par an pour l’Etat, du fait essentiellement des ménages fortunés et des entreprises, le gouvernement affiche, certes, sa volonté d’y remédier, mais le bilan reste maigre. »
Extrait de l’humanité dimanche de la semaine dernière