Philosophie, anachronisme et « ignorance »
Il y a quelques temps, une amie nous a raconté l’histoire suivante, drôle mais que certains trouveront peut-être triste. Elle cherchait pour son fils, le banquet de Platon. Ne le trouvant pas en librairie et passant à Carrefour, elle décide à tout hasard d’aller au rayon librairie de Carrefour. Afin d’éviter de chercher, elle demande à la vendeuse si par hasard, elle aurait en rayon le banquet de Platon. La vendeuse fait un effort surhumain pour chercher puis lui demande : « C’est une nouveauté ? ». Cette amie, gênée, n’ose rien répondre et dit juste, en faisant mine de partir, que ce n’était pas grave, qu’elle chercherait elle-même, qu’elle trouverait bien…
On peut penser que la vendeuse voulait peut-être, après tout, évoquer la « modernité » de l’œuvre de Platon ?
Une chose est sûre, Platon continuera à vivre dans l’esprit des uns malgré l’ignorance où le tiennent les autres… mais ce qui nous touche, dans cette anecdote, n’est-ce pas l’ignorance, même si, après tout, ne pas connaître Platon n’est pas un drame ? Nous savons que cette ignorance peut submerger les hommes et les faire se « vautrer », sans recul aucun, dans les divertissements dont on les gave en permanence ; car penser par soi-même peut-être dangereux à plus d’un titre…