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A tort ou à raison
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20 juillet 2013

Les « veines ouvertes » de l’Europe succèdent aux « veines ouvertes de l’Amérique latine »

Voici un extrait du livre de Eduardo Galeano - les veines ouvertes de l’Amérique Latine - livre que  Chavez avait conseillé à Obama de lire...

Ce livre est paru en 1971. Voici un extrait, intéressant à plus d’un titre car, ce qui se joue aujourd’hui en Europe rappelle étrangement ce qui se jouait en Amérique Latine dès les années 1950 :

«  Sous le prétexte d’une magique stabilisation monétaire, le Fonds monétaire international (…) impose en Amérique latine une politique accentuant les déséquilibres au lieu de les réduire. Il libéralise le commerce en interdisant les échanges multiples et les accords de troc, oblige à resserrer jusqu’à l’asphyxie, les crédits internes, gèle les salaires et décourage l’activité de l’Etat.

Mais le FMI n’attaque pas les causes de l’offre insuffisante de l’appareil de production. Il lance ses charges de cavalerie contre ses conséquences, écrasant encore plus la maigre capacité du marché interne de consommation ; une demande excessive, dans ces pays d’affamés, endosserait la responsabilité de l’inflation. Ses formules ont non seulement échoué dans le processus de stabilisation ou de développement mais elles ont accentué l’étranglement externe des pays, augmenté la misère des masses dépossédées, portant à l’incandescence les tensions sociales, et elles ont activé les principes sacrés de la liberté de commerce, de la liberté de concurrence et de la liberté de circulation des capitaux. Les Etats-Unis qui pratiquent un vaste système de protectionnisme – droits de douane, impôts, subventions - , n’ont jamais reçu le moindre avertissement du FMI. En revanche, avec l’Amérique latine, il s’est montré inflexible. Depuis que le Chili a accepté la première de ses missions en 1954, les conseils du FMI se sont propagés partout et la majeure partie des gouvernements suivent aujourd’hui, aveuglément, leurs orientations. La thérapeutique aggrave l’état du malade pour mieux lui imposer la drogue des emprunts et des placements.  (…)

Le FMI fut créé pour institutionnaliser la prédominance financière de Wall Street sur la planète lorsqu’à la fin de la seconde Guerre mondiale le dollar inaugura son hégémonie comme monnaie internationale. Le FMI ne fut jamais infidèle à son maître. (...)"

Le FMI et la banque mondiale – sous la haute main des Etats-Unis -  ont encore de beaux jours devant eux. Ils ont créé l’OMI ( Organisation Mondiale des Inégalités, dixit E. Galeano). Jouant dans la même cour - et aux services des mêmes pouvoirs économiques et financiers - la CEE et  la banque européenne organisent à leur tour l’endettement des pays européens et la privatisation du secteur public. Le but serait-il une main d'oeuvre corvéable à merci ?

 

PS : petite pause estivale jusqu'au 4 aout.

 

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Commentaires
D
très pertinent, les Amerlos s'en servent comme leur outils !
G
Lis ceci, extrait de wikipédia :" Le FMI fonctionne par ailleurs sur un système d'élection à majorité, où les voix sont pondérées par le montant de la « quote-part ». Ainsi à sa création, les États-Unis à eux seuls détiennent 25 % des voix. Les États-Unis sont par ailleurs les seuls à disposer d’un droit de veto au sein de cette organisation.<br /> <br /> <br /> <br /> On remarque que dans un tel système, seuls les États-Unis n’ont pas besoin de se soucier, a priori, du cours de leur monnaie vu qu’elle fait office d’étalon. Ainsi les États-Unis pouvaient connaître d’importants déficits sans être soumis aux remarques du FMI."
D
et pourtant le FMI n'a pas été créé par les Amerlos ?
A tort ou à raison
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