La France est-elle schizophrène ?

Ce n’est que maintenant qu’on entend les sirènes économiques de droite ( voir « Les échos »)  nous dire que le slogan de campagne de M. Sarkozy «  Travailler plus pour gagner plus » est d’une ineptie profonde, car ce n’est pas  l’employé qui choisit de travailler, mais le patron et qu’en outre, la défiscalisation de ces heures supplémentaires va accentuer les déficits budgétaires sans aucun effet sur l’emploi !
Si je résume donc, « Travailler plus pour gagner plus », est un slogan affligeant, « Tout le monde propriétaire » aussi, car non seulement on ne résout en rien l’offre inexistante de logements, mais 7 millions de français seraient concernés par les déductions d’intérêts d’emprunt ; sans parler du « bouclier fiscal », une autre vaste imbécillité  qui ne va profiter qu’aux nantis et ne faire qu’accentuer le déficit budgétaire, comme la mesure précédente.
Les caisses de l’Etat vont rapidement se retrouver vides et je ne vois pas comment on pourra financer les dépenses publiques… Pourtant, malgré ce constat négatif, l’UMP est crédité de 43 % des intentions de vote au premier tour des législatives ; mais à quoi les français ont-ils la tête ? Prennent-ils Sarkozy pour leur Messie-joggeur ? Lui pardonne-t-on tout parce qu’il court ? Et après quoi il court, Sarkozy, en entraînant dans sa foulée le premier ministre Fillon qui veille, d’ailleurs, à rester consciencieusement en deuxième position, sinon gare aux représailles ? 
En tous cas, moi, je sais qu’ il me court sur le haricot Sarkozy et j’espère bien qu’il va finir par nous faire un petit malaise cardiaque lors de l’un de ses jogging-spectacles, ça lui permettra soit  de commencer à réfléchir, soit d'arrêter de nuire !

Et, en ces temps d’élection, il est que plus nécessaire de mettre en ligne un extrait du texte – lucide et cynique à la fois - de Octave Mirbeau, « la grève des électeurs », publié dans le Figaro en 1888, et qui souligne le paradoxe de l’électeur « Que lui importe que ce soit Pierre ou Jean qui lui demande son argent et qui lui prenne la vie, puisqu’il est obligé de se dépouiller de l’un, et de donner l’autre ? Eh bien ! non. Entre ses voleurs et ses bourreaux, il a des préférences, et il vote pour les plus rapaces et les plus féroces. Il a voté hier, il votera demain, il votera toujours. Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »

Comments

[leunamme]

car c'est 43% des votants, et il y a fort à parier qu'avec la fausse ouverture à gauche, et ce battage médiatique permanent qui donne la gauche défaite, nombre ggens de gauche risquent de se retrouver dans l'abstention. 43%, ça ne veut rien dire sur ce que cera la suite !