Les réductions fiscales
J’imagine que vous aussi, on vous téléphone – et en général quand vous faites la cuisine, quand vous êtes aux toilettes ou quand vous vous installez enfin sur le canapé, après le dur labeur de la journée… – pour vous demander si vous êtes intéressé par des « réductions fiscales ».
Cette question me hérisse et je réponds invariablement que non, que j’adore payer des impôts et que je ne voudrais pour rien au monde les réduire. Et puis la dernière fois, c’est mon mari qui a répondu au téléphone.
- Mais dites-moi, si jamais un jour vous avez un cancer, vous serez bien content de trouver un hôpital qui vous soignera correctement. Et les hôpitaux, comment croyez-vous qu’ils soient gérés, les hôpitaux ? Et bien avec l’argent public, donc avec mes impôts et les vôtres, et puis il a raccroché.
J’ai admiré sa capacité à argumenter. J’ai juste espéré que son interlocuteur n’avait pas de cancer... Imaginez que le pauvre type, désespéré après cette réplique incisive, se jette par la fenêtre du local d’où il « prospecte » ? Je sais, j’ai trop d’imagination, ça me dessert.
Alors moi, la prochaine fois qu’on me parlera de réductions fiscales, au lieu du cancer, je choisirai une petite « maladie », une appendicite… ou des calculs rénaux ; tiens, c’est bien ça, les calculs...