Vous avez dit terrorisme ?
Lu dans le Monde Diplomatique du mois d'avril - que je vous conseille d'acheter - dans l'article " Pour en finir ( vraiment ) avec le terrorisme" :
"Ancien de la CIA, excellent sépcialiste de l'islam, Graham Fuller ( http://grahamefuller.com/) vient de publier, un livre, A World Without Islam, dont il résume lui-même la conclusion principale : "Même s'il n'y avait pas eu une religion appelée islam ou un prophète nommé Mohammed, l'état des relations entre l'Occident et le Proche Orient aujourd'hui serait plus ou moins inchangé. Cela peut paraître contre-intuitif, mais il met en lumière un point essentiel : il existe une douzaine de bonnes raisons en dehors de l'islam et de la religion pour lesquelles les relations entre l'Occident et le Proche-Orient sont mauvaises (...) : les croisades, l'impérialisme, le contrôle occidental des ressources du Proche-Orient en énergie, la mise en place de dictatures pro-occidentales, les interventions politiques et militaires occidentales sans fin, les frontières redessinées, la création par l'Occident de l'Etat d'Isarël, les invasions et les guerres américaines, les politiques américaines biaisées et persistantes à l'égard de la question palestinienne, etc. Rien de tout cela n'a de rapport avec l'islam. Il est vrai que les réactions de la région sont de plus en plus formulées en termes religieux et culturels, c'est-à-dire musulmans ou islamiques. Ce n'est pas surprenant. Dans chaque grand affrontement, on cherche à défendre sa cause dans les termes moraux les plus élevés. C'est ce qu'on fait aussi bien les croisés chrétiens que le communisme avec sa "lutte pour le prolétariat international."
Même s'il faut s'inquiter des discours de haine propagés par certains prêcheurs muslmans radicaux, la réforme de l'islam relève de la responsabilité des croyants. En revanche, l'inflexion des politiques occidentales qui, depuis des décennies, alimentent chaos et haines nous incombe. Et dédaignons les conseils de tous ces experts de la "guerre contre le terrrorisme". Le plus écouté à Wahington depuis trente ans n'est autre que M. Netanyahou, le premier ministre israélien, dont le livre Terrorism : How the West can Win prétend expliquer comment on peut en finir avec le terrorisme ; il sert de bréviaire à tous les nouveaux croisés. Ses recettes ont alimlenté la "guerre de civilisation" et plongé la région dans un chaos dont tout indique qu'elle aura du mal à sortir."