La crucifixion du père Noël
Ils l'avaient fait, c'était à peine croyable. Ils l'avaient crucifié sur l'autel de la Consommation, avec à ses pieds des cadeaux en forme de crânes ! Comment l'innocence avait-elle pu se transformer en cruauté ? Comment l'espoir était-il devenu l'aube de la barbarie ?
Et qui allait mener l'enquête ? La police attisait le feu, les juges d'instruction avaient disparu et les procureurs attendaient les ordres du Président.
Si les journaux faisaient la part belle à l'activisme du président, la télévision reprenait en boucle les images du drame et le thème de l' identité nationale menacée par une jeunesse qui prenait le visage de l'ignominie.
L'agitation du président N.S. faisait craindre qu'il ne finisse comme un certain Deschanel. Le P.S, autiste, se préparait à l'ouverture d'un laboratoire d'idées qui ne générerait aucune idée, quant à l'extrême droite, elle reprenait ses slogans exterminateurs et demandait la mise à mort des enfants impliqués.
Comment la société ne voyait-elle pas que ces barbares, c'est elle qui les avait engendrés ?
* texte écrit après avoir vu le tableau de Robert Cenedella sur le site du "grandsoir".